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Ecrire une émission quotidienne d'une heure pendant trois années consécutives, représente 1 m 50 de hauteur et pas mal d'heures passées à sortir un monde imaginaire de l'esprit de Frédéric Martin. Une affaire d'habitude. Un rôle dévolu à l'animateur vedette, le père fondateur forcement, et à un ami d'enfance de son frangin, Guillaume Denis. Lui en assumera la maternité jusqu'en juillet 2001. Une belle-mère (Jean-Mathieu Pernin) effectuera la transition au bout de ces trois années, pour débuter la deuxième vie du MDMF.

Les deux compères avaient chaque jour devant eux six à huit heures de travail pour rendre le script d'une cinquantaine de pages. Un rythme toujours d'actualité, avec quelques variations : "au début c'était huit heures, avec l'entrainement, c'est sept, et dans l'urgence on peut descendre à six." Au bout de trois ans d'émission, c'est tout de même un pile d'1m50 de hauteur qui représente plus de 600 émissions en juillet 2001.

Même si Fred est l'élément indéboulonnable de l'émission, la présence d'un co-auteur s'est révélé indispensable. L'arrivée de Guillaume Denis à cette place est loin d'être innocente. Ils se sont connus par l'intermédiaire de Jean-Baptise, le frère de Fred, que Guillaume connait depuis plus de dix ans. Ils se rendent compte qu'ils s'entendent bien, que les mêmes choses les font rigoler. Les voilà parti pour bosser ensemble. Ils commencent à écrire des petits projets télé, un pilote de sitcom (déjà !) et le premier one-man show de Fred, présenté à Avignon pendant un mois en 1998.
Quand Fred commence à voir que l'émission ne peut être assurée par un seul auteur, qu'au lieu des vingt ou trente pages initiales, il en faut plus d'une cinquantaine, c'est Guillaume qui se trouve naturellement appelé à la rescousse en début 1999. Le créatif de pub adulant les Nuls à « se mettre à genoux devant eux », est prêt à consacrer dix heures par jour au Monde de Monsieur Fred pour une indemnité dérisoire.

Les six à huit heures de boulot quotidien, c'est chez Fred qu'elles se déroulent. Rendez-vous chaque jour. En presque trois ans (début 99, début 2001 pour la maman), ils vivaient pratiquement tout le temps ensemble. Pour des raisons bassement économiques et financières, Guillaume Denis créatif de pub à la base, a dû s'organiser professionnellement. Car OÜI FM était un faible payeur pour l'homme de l'ombre. Ce qui au bout d'un moment s'avéra quand même assez difficile à concilier.

Dans l'univers peuplé de dictionnaires de synonymes, de recueils de citations littéraires, les émissions prennent forme peu à peu. Les personnages sont nés également là, ramenés par Fred à l'occasion de rencontres fortuites à la radio.
Ecrire une émission, c'est travailler sans filet pour le soir même. Rien n'est stocké, toutes les émissions sont écrites le jour même car ils ne savent travailler que dans l'urgence. A part les plus gros rendez-vous, les lives, qui sont écrits plusieurs jours à l'avance (parfois terminé la nuit précédente à 05h00 du matin - quand on dit que c'est travaillé dans le stress...). Sinon, ils n'arrivent à rien.
Gueule de bois trois importante, pas d'inspirations, etc. L'occasion d'une rediffusion ou parfois aussi de la reprise d'un ancien script.

L'arrivée d'un cinquième personnage récurrent ne change pas grand chose sur le long terme, LMDMF s'achemine vers un lent essouflement

Chaque fin d'année, c'est la même chose. Essouflement des esprits, les cordes s'usent, ils ne sont pas un puits d'idées sans fond. Pendant deux années de suite, 1999 et 2000, l'été passe et c'est reparti.
Mais cette baisse de la motivation, entre autres, a conduit à la multiplication des équipes d'écritures. Pendant une demi saison en 2001, Fred écrivait moins d'émissions, laissant le soin de préparer les scripts à Daniel Morin et consorts pour Un Monde Sans Monsieur Fred. Les tensions internes n'y étaient pas pour rien - Fred parle même d'ambiance "loftienne" en évoquant cette époque là, c'est dire...

Mias c'est en octobre-novembre 2000, à l'orée de cette troisième saison que ça commence à dévier. L'arrivée d'un cinquième personnagerécurrent, Stefan Maarek, ne change pas grand chose sur le long terme, LMDMF s'achemine vers un lent essouflement. Les auteurs tirent de plus en plus sur la corde de la facilité, celle des parodies de films. Même si souvent encore une qualité est respectée, exit les aventures rocambolesques et loufoques des débuts.

L'écriture tourne en rond mais les personnages restent les mêmes, l'audience, si elle n'augmente plus, reste à peu près fidèle. La série a ses habitués, et ils sont encore nombreux. L'effet sitcom a pris : on accompage ces personnages devenus familiers, avec qui on a tant partagé. Difficile de se résoudre à les voir partir.

 

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Parfois dans l'écriture, ce qui marche n'est pas forcement ce qu'on a envie